J+1 : alors que je me reposais j'entends frapper à la porte. Il est 7 heures du matin. L'objectif ??? Me faire craquer ??? Non c'est juste pour prendre ma tension, ma température et me remettre de la flotte...à défaut d'avoir dormi, j'ai bu toute la nuit après avoir appris par l'infirmier de nuit que le chauffage qui était à 20 cm de mon visage était sur thermostat 5 ...
8 heures : j'avais de nouveau replongé ... Petit déjeuner vocifère une voix grave attaquée par le tabac... comme si j'avais faim ....
Premier matin post-op' : je subis ma première énorme humiliation. J'essaie de me faire à l'idée que c'est leur métier, qu'elles en ont vu d'autres et que moi j'en verrai d'autre aussi... mais ça ne passe pas, la boule au fond de la gorge, l'envie de pleurer pendant qu'elles s'y mettent à deux pour me faire ma toilette. J'ai l'impression d'être un paquet de viande qu'on retourne pour refaire le lit et puis le reste.
C'est dommage on ne voit pas bien mon rouge à ongle... En fait de rouge, ce serait plutôt de la bétadine.... Avaient-ils besoin d'en mettre jusque là alors que c'est un endroit qu'il me sera difficile à atteindre pendant quelques temps ????
De toute façon je ne sens pas ma jambe. Les rares moments où je la sens c'est parce qu'elle est appuyée trop fortement contre quelque chose qui bien souvent est mon autre jambe... M'en sortirai-je ??? Moment de flottement hors de son propre corps sinon on pète un plomb.
Bonheur intense à côté duquel j'ai failli passer : me laver les dents. Ceci dit tentez donc de vous brosser les dents avec la main gauche reliée à un perfusion, une jambe inerte, un lit que vous avez mis à 90° pour pouvoir recracher le dentifrice ailleurs que sur son ventre, le tout en réussissant à viser l'énorme bassine qui ne bougera pas puisque vous n'avez pas de force dans les bras. Je fais ma pénible : je veux qu'on me retire ma chemise de bloc que j'ai depuis plus de 24 heures !!!!! Découpage de ladite chemise, enfilage d'un tee shirt, ô joie, ô bonheur .....
Quand je pense à ma collègue de chambrée qui, ayant le bras droit en écharpe, ne bouge pas d'un iotat et est toujours habillée de la même façon depuis mercredi .... blurps !
Le reste de ma matinée se passe en espérant voir un kiné, un toubib, quelque chose avec une blouse blanche quoi ! Les infirmières sont très sympas, ce n'est pas le problème mais elles ne peuvent pas tout faire. La matinée s'est passée, l'après-midi se pointe au même rythme :
Deux amies arrivent, on se lance dans une partie de scrabble, je grimace, serre les dents et puis au bout d'un moment je rappelle une infirmière... une demie dose de morphine pour que je puisse finir ma partie... que nous ne terminerons pas de toute façon. Contrairement à la nuit précédente, le produit fait effet, je lutte pour ne pas sombrer.
J+2 : nouveau tee shirt (je sais j'y tiens ) et caleçon !!!!
Après - midi entre amis... je visionne avec envie le saut en élastique de Daminou... Que ne donnerai-je pas à cet instant précis pour y être et me dégourdir les jambes ???
8 heures : j'avais de nouveau replongé ... Petit déjeuner vocifère une voix grave attaquée par le tabac... comme si j'avais faim ....
Premier matin post-op' : je subis ma première énorme humiliation. J'essaie de me faire à l'idée que c'est leur métier, qu'elles en ont vu d'autres et que moi j'en verrai d'autre aussi... mais ça ne passe pas, la boule au fond de la gorge, l'envie de pleurer pendant qu'elles s'y mettent à deux pour me faire ma toilette. J'ai l'impression d'être un paquet de viande qu'on retourne pour refaire le lit et puis le reste.
C'est dommage on ne voit pas bien mon rouge à ongle... En fait de rouge, ce serait plutôt de la bétadine.... Avaient-ils besoin d'en mettre jusque là alors que c'est un endroit qu'il me sera difficile à atteindre pendant quelques temps ????
De toute façon je ne sens pas ma jambe. Les rares moments où je la sens c'est parce qu'elle est appuyée trop fortement contre quelque chose qui bien souvent est mon autre jambe... M'en sortirai-je ??? Moment de flottement hors de son propre corps sinon on pète un plomb.
Bonheur intense à côté duquel j'ai failli passer : me laver les dents. Ceci dit tentez donc de vous brosser les dents avec la main gauche reliée à un perfusion, une jambe inerte, un lit que vous avez mis à 90° pour pouvoir recracher le dentifrice ailleurs que sur son ventre, le tout en réussissant à viser l'énorme bassine qui ne bougera pas puisque vous n'avez pas de force dans les bras. Je fais ma pénible : je veux qu'on me retire ma chemise de bloc que j'ai depuis plus de 24 heures !!!!! Découpage de ladite chemise, enfilage d'un tee shirt, ô joie, ô bonheur .....
Quand je pense à ma collègue de chambrée qui, ayant le bras droit en écharpe, ne bouge pas d'un iotat et est toujours habillée de la même façon depuis mercredi .... blurps !
Le reste de ma matinée se passe en espérant voir un kiné, un toubib, quelque chose avec une blouse blanche quoi ! Les infirmières sont très sympas, ce n'est pas le problème mais elles ne peuvent pas tout faire. La matinée s'est passée, l'après-midi se pointe au même rythme :
"dtt" : douleur-tension-température
Deux amies arrivent, on se lance dans une partie de scrabble, je grimace, serre les dents et puis au bout d'un moment je rappelle une infirmière... une demie dose de morphine pour que je puisse finir ma partie... que nous ne terminerons pas de toute façon. Contrairement à la nuit précédente, le produit fait effet, je lutte pour ne pas sombrer.
Première nuit de sommeil, même léger !
J+2 : nouveau tee shirt (je sais j'y tiens ) et caleçon !!!!
Youpiiiiiiiiiiiiiiiiii
Premier changement de pansement je vais enfin pouvoir voir à quoi ressemble la chose... En fait je scotche complètement sur cette jambe complètement déformée par les bandages, les hématomes, l'effet du garrot, du drain, du cathéter, de l'anesthésiant diffusé en continu dans mon organisme. Cette chose là ne m'appartient pas !!! Je regarde les gestes de l'infirmière, sûre d'elle, de ces ciseaux, de sa "famille Bétadine", de ses compresses. Elle referme le tout : nouveau pansement plus léger, je vais enfin sentir la glace que tout le monde s'obstine à me mettre sur le genou alors que je ne sentais rien jusque là. Kiné... Pas déçu de ma jambe : me demande d'appuyer avec mon genou .... Ah Ah c'te bonne blague !!!! J'appuie mais je ne sais pas si ça se voit... L'important c'est la volonté...Après - midi entre amis... je visionne avec envie le saut en élastique de Daminou... Que ne donnerai-je pas à cet instant précis pour y être et me dégourdir les jambes ???
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