Pas moi qui en ai eu l'idée - "il faut rendre à César ce qui appartient à César" (malgré tout je ne nomme personne...
j'veux pas de représailles )
Au menu : " Le
Gora...et autre bêtes " une pièce en un acte de
Georges Courteline.
Ayant habité près d'un an dans une rue du vieux Tours portant son nom, je me suis décidée à aller me renseigner sur lui et voir de plus près à quoi ressemblait son oeuvre.
Je ne vais pas tout raconter non plus parce que le théâtre est un art vivant et qu'il faut y avoir assisté pour pouvoir en débattre mais les acteurs étaient fort courageux et méritants. Imaginez un peu : à quatre comédiens contre quoi... ?? une trentaine de
lochois assis dans la salle bien en face d'eux !!! Il faut vraiment avoir la passion pour jouer devant autant de monde (humour quand tu nous tiens). Ceci dit ça aurait pu être pire question fréquentation vu que nous étions quand même le soir de la
St Valentin... Bémols malgré tout : deux femmes, deux hommes - mais l'une d'entre elle n'avait pas un texte énorme -
p'tet' un
enrouage de gorge ? - et le plus "jeune" des deux avait un petit souci avec son texte parfois... mais ce n'est pas moi qui pourrait les blâmer ou leur faire des reproches.
J'ai passé une bonne soirée... courte... une petite heure mais je ne l'ai pas senti passée. Même pendant les petits arrangements de décor entre deux scènes on ne s'ennuyait pas tant les comédiens étaient expressifs dans leur jeu muet. Je m'amusai alors à deviner ce qui allait bien pouvoir arriver dans la prochaine scène : c'est l'avantage de ne pas connaître une oeuvre, on vient sans à priori et on a tout à découvrir.
Pour finir je vous laisse savourer un court extrait pour donner envie peut-être d'aller voir cette pièce si un jour elle est jouée pas loin de chez vous.
BOBÉCHOTTE : Trognon, je vais bien t’épater. Oui, je vais t’en boucher une surface. Sais-tu qui est-ce qui m’a fait un cadeau ? La concierge.
GUSTAVE : Peste ! tu as de belles relations ! Tu ne m’avais Jamais dit Ça !
BOBÉCHOTTE : Ne me taquine pas la concierge, Trognon ; c’est une femme tout ce qu’il y a de bath ; à preuve qu’elle m’a donné.., devine quoi ? ............... un gora !
GUSTAVE : La concierge t’a donné un gora ?
BOBÉCHOTTE : Oui, mon vieux.
GUSTAVE : Et qu’est-ce que c’est que Ça, un gora ?
BOBÉCHOTTE : Tu ne sais pas ce que c’est qu’un gora ?
GUSTAVE : Ma foi, non.
BOBÉCHOTTE, égayée : Mon pauvre Trognon, je te savais un peu poire, mais à ce point-là, je n’aurais pas cru. Alors, non, tu ne sais pas qu’un gora, c’est un chat !
GUSTAVE : Ah !... Un angora, tu veux dire.
BOBÉCHOTTE : Comment ?
GUSTAVE : Tu dis : un gora.
BOBÉCHOTTE : Naturellement je dis : un gora.
GUSTAVE : Eh bien ! On ne dit pas : un gora.
BOBÉCHOTTE : On ne dit pas : un gora ?
GUSTAVE : Non. BOBÉCHOTTE : Qu’est-ce qu’on dit aÌors ?
GUSTAVE : On dit : un angora
BOBÉCHOTTE : Depuis quand ?
GUSTAVE : Depuis toujours
BOBÉCHOTTE : Tu crois ?
GUSTAVE : J’en suis même certain.
BOBÉCHOTTE : J’avoue que tu m’étonnes un peu. La concierge dit : un gora, et si elle dit : un gora, c’est qu’on doit dire : un gora. Tu n’a pas besoin de rigoler, je la connais mieux que toi, peut-être, et c’est encore pas toi, avec tes airs malins, qui lui feras le poil pour l’instruction. (...)
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